•              Hatsouti va perdre sa mère.........un extrait de la page 20


      

    Fama marmonnait sans cesse, en prêtant l’oreille, Hatsouti 

    s’aperçut qu’elle invoquait ses dieux : Satet et Dedoum. Sa mère 

    était restée fidèle aux anciens dieux de la Nubie. Doucement, 

    son cœur usé ralentit sa cadence, et à l’aube, il refusa d’aller 

    plus loin. Elle mourut calmement, son fils près d’elle. 

    Le convoi funéraire qui rejoignit la porte sud pour accéder à 

    la nécropole du village était suivi par une nombreuse population. 

    Fama était la conteuse des histoires anciennes et connue de tous. 

    Un groupe de pleureuses précédait la morte à grand bruit, se 

    barbouillant le visage de sable, et se tirant les cheveux. Hatsouti 

    remarqua Abar parmi elles. La nécropole, à la limite du désert, 

    était composée de tombes circulaires en forme de puits. Les em- 

    baumeurs venaient rarement au village, personne n’ayant les 

    moyens de payer leurs services. Fama fut donc déposée au fond 

    du puits, la tête à l’ouest et les pieds à l’est, une brique derrière 

    la tête et une de chaque coté, la statuette de Dedoum sur la poi- 

    trine et une peau de mouton sacrifié sur son corps. Le puits fut 

    refermé. 

    À partir de ce moment-là, Hatsouti devint taciturne. Entre les 

    travaux des champs, et l’occupation que lui donnaient les quel- 

    ques chèvres de sa mère, il semblait absent. Idjou travaillait chez 

    Ouni le potier, et Abar peignait des décors sur des coupelles ou 

    des vases. Ils retrouvaient Hatsouti le soir dans la maison, et 

    Abar faisait cuire du pain dans le vieux four de Fama. Le temps 

    s’écoulait et la saison de Shemou approchait. Un soir, Hatsouti 

    invita Idjou et Abar sur sa terrasse. Il leur confia : 

    — Je n’éprouve aucun intérêt pour les travaux des champs, et 

    mon cœur est triste. Je vais partir, et voir les hommes qui creu- 

    sent la montagne à Abou Simbel. J’aurais voulu que tu viennes 

    avec moi Idjou, mais je sais que tu refuseras. 

    — Je vais me marier avec Abar et elle porte notre enfant ! 

    Ma place est ici. Mais que vas-tu faire seul et si loin ? 

    — Je vais trouver du travail ; j’ai vendu les chèvres de ma 

    mère à Imonsou le berger et je voudrais que tous les deux vous 

    veniez habiter dans ma maison. Je suis heureux pour vous ; vo- 

    tre enfant sera fort.  

    Merci de votre visite, à bientôt !

     

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  •                 Ces statuettes sont apparues dans les sépultures du Moyen empire et au début de la XVIIIème dynastie sous forme d'un exemplaire unique, voire d'une paire. Chaque tombe contient plusieurs coffrets d'ouchebtiou ou "répondants" dont la mission est d'accompagner le défunt pour effectuer dans l'au-delà les tâches qui lui incombent; Mais le nombre de ces corvéables a considérablement augmenté au cours du Nouvel empire, puisqu'il atteint, par exemple dans la tombe de Toutankhamon, un effectif de 417. A la XIXème dynastie, la différence entre roi et particulier s'atténue et sous Ramsès II, même la classe moyenne se dote de chaouabtiou.

    Le chiffre idéal de 365 figurines (une pour chaque jour de l'année) auquel s'ajoute une quarantaine de chefs d'équipe, est en fait rarement respecté.
    En général, au Ramesseum, sous la troisième période intermédiaire, les ouchbtiou momiformes, à l'image de l'Osiris défunt, tiennent en main des houes et ont, sur l'épaule ou dans le dos, un panier, tandis que les chefs d'équipe, représentés en vivant, portent le fouet; Un point leur est commun : le serre-tête noué à l'arrière.

    En voici un exemplaire que nous avons fabriqué en plâtre et patiné en bleu. 
    Il mesure 11 cm.

     Ces ouchebtiou, en fritte glaçurée pour les plus beaux ou en terre crue ou cuite, se présentent sous des aspects très variés. Pour satisfaire les exigences, les ateliers appelés à les produire en grande quantité adoptérent plusieurs procédés de fabrication. Les petits personnages en terre sont entièrement ou partiellement moulés et, dans ce cas, c'est le dos qui sera hâtivement lissé aux doigts. Mais il existe encore des séries plus primitives, au corps étiré (comme notre exemplaire) et où seul le visage porte les traces d'un moule très sommaire. Ils sont souvent colorés en bleu turquoise, couleur de deuil.
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  •                   Aujourd'hui, avec un petit bouquet de fleurs de pommiers sous un magnifique ciel bleu......un autre extrait des aventures de Tifet et Hatsouti en Egypte.

      

    — J’ai aidé Ouni à préparer les jarres pour prendre de l’eau. 

    — Oui, il a frotté tout l’intérieur avec des amandes amères 

    écrasées pour purifier l’eau, ajouta Abar d’un air guilleret. 

    Hatsouti n’aimait pas cette fille qui profitait de sa beauté 

    pour se montrer insolente et moqueuse, mais en vérité, et il le 

    savait, il perdait tous ses moyens face à elle. 

    — Ouni le potier se débrouille sans toi d’habitude. 

    — Peut-être, mais en ce moment, il a beaucoup de travail et 

    de toute façon, j’aide qui je veux, s’insurgea Idjou. 

    — Mon père avait besoin de quelqu’un de fort, pas d’un 

    gringalet comme toi, ajouta Abar. 

    Hatsouti se raidit sous l’insulte. 

    — Je suis le meilleur lanceur de harpon du village, et je peux 

    vous le prouver n’importe quand ! 

    — On veut bien te croire, mais Idjou est quand même plus 

    fort que toi ! 

    — Hatsouti est comme mon frère, Abar, arrête de le provo- 

    quer, intervint Idjou un peu embarrassé. 

    Les jarres une fois remplies d’eau et chargées, Idjou et la 

    jeune fille reprirent la route de l’atelier du potier en poussant 

    l’âne. Abar se retourna et adressa un grand sourire à Hatsouti. Sa 

    longue tunique moulante, d’un bleu turquoise, ne dissimulait pas 

    grand-chose de ses formes avantageuses et Hatsouti la regarda 

    s’éloigner de sa démarche féline. 

    Les jours suivants, Idjou revint travailler avec Aroutef pour 

    mettre en place la grosse rame qui servirait à diriger 

    l’embarcation dont la construction touchait à sa fin. Il ne restait 

    plus que le gréement et la grande voile carrée à positionner. Hat- 

    souti entreprit de peindre un œil-oudjat1 à la proue de la felou- 

    que dans un joli bleu ainsi que la barre de gouvernail qu’il déco- 

    ra de signes géométriques. 

                                                               

    1 

     Œil-oudjat : Signifiant en égyptien « celui qui est en bonne santé », l’oudjat 

    est symbole de bonne santé, de fécondité, et de voyance. Il symbolise égale- 

    ment la plénitude retrouvée, celle de l’œil d’Horus, soigné par Thot, celle de 

    l’Égypte réunifiée, celle d’Osiris revenu à la vie. L’oudjat est représenté par 

    un œil fardé sous lequel est placé le signe du faucon. 


    A la prochaine fois !  

     

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  •              Le papyrus et le lotus, deux plantes aquatiques, représentaient respectivement les royaumes de la Haute et de la Basse Egypte; Selon le mythe égyptien de la création du monde, le lotus est sorti du limon originel et de son calice le divin créateur ! la fleur de lotus s'ouvrant au lever du soleil et se refermant à son coucher, symbolise le dieu du soleil et l'expension de la lumière hors du limon originel. 

              Ci-dessous une fleur de lotus et une représentation telle que l'on peut en admirer sur un bas relief de la tombe de Ramosé.



     
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  •        Un petit bout du roman, pris au hasard des pages...........

     Hatsouti, impressionné, remonta vers le village avec Idjou. 

    Les attaques de crocodiles n’étaient pas rares, surtout pour les 

    imprudents, mais les deux garçons voyaient de plus en plus de 

    convois de ce genre, des prisonniers que l’on remontait vers le 

    nord, soit par le Nil soit par la piste du désert. Où les emmenait- 

    on ? 

    — Pourquoi Ramsès a-t-il besoin de tous ces gens ? demanda 

    Hatsouti. 

    — Pharaon a décidé de construire des temples près de la 

    frontière et peut-être plus loin encore. Il y en a un en construc- 

    tion à Ybsamboul comme dit ta mère. J’ai entendu des Égyp- 

    tiens déclarer Abou Simbel ; il paraît que les captifs creusent la 

    montagne. 

    — C’est loin Abou Simbel ? 

    — En passant par le désert par la piste des puits, environ cinq 

    jours de marche. 

    — Comment sais-tu tout ça ? 

    — Mes oreilles traînent un peu partout, et quand je suis à 

    l’atelier des barques, souvent des étrangers passent. 

    Hatsouti et Idjou étaient arrivés devant la porte de la maison ; 

    Fama s’activait à l’intérieur. 

    — Hor-Abou est venu vous chercher pour l’aider à dégager 

    ses canaux ! Naturellement, vous étiez encore à rêver quelque 

    part ! leur dit-elle d’un air bougon. 

    Fama aimait les deux jeunes garçons ; quand ils étaient pe- 

    tits, elle leur racontait des histoires, des contes nubiens aussi 

    vieux que la nuit des temps. Soudain, elle eut envie de revivre 

    une soirée comme avant, quand toute la famille était rassemblée 

    dans la pièce commune, avec son mari assis dans un coin à répa- 

    rer des filets pour la pêche du lendemain. Fama considérait Id- 

    jou-khanou comme son fils et l’avait recueilli enfant à la mort de 

    ses parents. C’était la tradition au village, personne n’était laissé 

    en chemin. Hélas ! le temps avait déposé sur ses épaules le poids 

    de la vieillesse. 


    La suite un autre jour ! A bientôt... 

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