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Par TIFET le 16 Mai 2009 à 12:12
Hatsouti va bientôt rencontrer les artisans de Pharaon............
Chapître IILa lueur des torches éclairait faiblement la salle basse, le pla-
fond noir ne renvoyait aucune lumière et Sobkéré avait mal aux
yeux. Le long des parois sombres, il rectifiait les dessins de ses
assistants sur les quadrillages rouges. Les proportions du corps
humain devaient être respectées scrupuleusement, suivant les
règles établies. Il en allait de sa fonction de chef des peintres de
l’équipe de gauche.
Sobkéré était un homme dur et massif. Ses yeux éternelle-
ment plissés sous d’énormes sourcils trahissaient son habitude à
vivre dans le noir. Dépourvue de fantaisie, il était coléreux et
jaloux de la réussite de ses voisins.
Il habitait le lieu de vérité avec sa famille, et son talent de
peintre était respecté par tous. Il avait trois fils qui travaillaient
aussi comme peintres affectés à la décoration des tombes royales
de la vallée : Hapouriré l’aîné, Pakhéri et Nackhtibo le cadet. Il
avait aussi une fille plus jeune, du nom de Tifet. Par une déroga-
tion exceptionnelle et entre deux autres chantiers, il travaillait
pour une fois hors de la vallée des rois, pas très loin du grand
temple d’une ancienne reine au nom oublié, à la décoration de la
tombe du scribe royal de Ramsès : Djehoutymès. Pour l’instant,
occupé par les peintures de la première salle, il représentait le
futur défunt en adoration devant les gardiens des portes inferna-
les suivant le chapitre du livre des morts. Ses fils, plus bas dans
le complexe funéraire, décoraient le linteau d’une porte repré-
sentant une barque solaire que Nout, la déesse du ciel, prenait
dans ses bras.
Sobkéré posa ses brosses dans une coupelle et descendit voir
le travail de ses fils, en empruntant un long couloir qui
s’enfonçait profondément en forme de spirale. La chaleur était
étouffante, et le manque d’air ne permettait pas de travailler
longtemps en ces lieux.
— La proue de la barque est trop longue et la peinture man-
que de liant, elle est sèche, ça ne tiendra pas. Reprenez-moi
l’ensemble !
Mais père, la chaleur sèche nos couleurs avant l’application,
répondit Nackhtibo.
Une gifle l’envoya contre le mur.
— Humidifiez le support et ajoutez du liant. Combien de
fois, je devrai le répéter !
Sobkéré reprit le chemin de la sortie en grommelant. L’air
pur devant le pylône d’entrée remplit ses poumons, et il soupira
d’aise. Un chargement de pierres taillées provenant du temple de
la reine passa devant lui ; Ramsès utilisait le site comme carrière
pour agrandir son temple de la rive ouest de Thèbes. Le peintre
préférait travailler sur les façades des temples plutôt que dans la
chaleur insupportable des tombes. Il sentait ses yeux faiblir à la
lumière vacillante des torches et avait de plus en plus de mal à
respirer dans les profondeurs. Il regarda un instant les sculpteurs
travaillant sur les statues en grès adossées aux piliers et à
l’effigie de Djehoutymès.
En redescendant sur son lieu de travail, il croisa des ouvriers
qui remontaient vers la sortie après avoir enduit de mouna les
murs du caveau, Sobkéré ayant trouvé le calcaire trop friable
pour appliquer sa peinture. Ses fils, occupés à rectifier la décora-
tion du linteau, le regardèrent passer. Après avoir parcouru le
long couloir en pente, il pénétra dans le caveau. Les murs étaient
humides d’enduit, mais le plafond pouvait être peint. Dépliant
un rouleau de papyrus sur la table reposoir, il l’éclaira de sa tor-
che. Sur le plafond, il devait écrire tous les titres de Djehouty-
mès, d’Isis son épouse, et d’Imenmès son père. Il poussa un ju-
ron et prépara son matériel. Encore une fois, la peinture lui
tomberait dans les yeux.
A bientôt et merci de vos passage !
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Par TIFET le 13 Mai 2009 à 14:39La fondation d'un temple donnait lieu à une cérémonie au cours de laquelle on déposait dans un soubassement de l'édifice ou dans une niche des objets en modèle réduit, répliques de ceux servant à la construction : des traîneaux pour le transport des pierres, des herminettes, des houes et des couteaux. En effet, l'architecture de pierre concerne exclusivement les édifices funéraires et religieux; L'Egyptien bâtit pour l'éternité et se moque que ses maisons et ses palais ne soient faits que de briques crues car la vie sur terre n'a qu'un temps, celle dans l'au-delà sera éternelle. Pyramides, mastabas, temples, obélisques, sont donc faits de calcaire et de granit extraits des riches carrières du pays.
Le modèle de traîneau que je vous présente a été fabriqué par Gérard en eucalyptus, il mesure 15 cm de long, 8 cm de large et 5 cm de hauteur, l'original a été retrouvé au Temple de Deir al-Bahari, datant de 1500 av J.c
Ces traîneaux servaient aux transport des pierres. Ces pierres étaient déjà déplacées sur des rondins de bois pour les tracter jusqu'à une longue rampe de terre damée qui menait au Nil puis transférées sur ces traîneaux, on imagine le travail colossal que cela devait être !
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Par TIFET le 12 Mai 2009 à 10:37Hatsouti va perdre sa mère.........un extrait de la page 20
Fama marmonnait sans cesse, en prêtant l’oreille, Hatsouti
s’aperçut qu’elle invoquait ses dieux : Satet et Dedoum. Sa mère
était restée fidèle aux anciens dieux de la Nubie. Doucement,
son cœur usé ralentit sa cadence, et à l’aube, il refusa d’aller
plus loin. Elle mourut calmement, son fils près d’elle.
Le convoi funéraire qui rejoignit la porte sud pour accéder à
la nécropole du village était suivi par une nombreuse population.
Fama était la conteuse des histoires anciennes et connue de tous.
Un groupe de pleureuses précédait la morte à grand bruit, se
barbouillant le visage de sable, et se tirant les cheveux. Hatsouti
remarqua Abar parmi elles. La nécropole, à la limite du désert,
était composée de tombes circulaires en forme de puits. Les em-
baumeurs venaient rarement au village, personne n’ayant les
moyens de payer leurs services. Fama fut donc déposée au fond
du puits, la tête à l’ouest et les pieds à l’est, une brique derrière
la tête et une de chaque coté, la statuette de Dedoum sur la poi-
trine et une peau de mouton sacrifié sur son corps. Le puits fut
refermé.
À partir de ce moment-là, Hatsouti devint taciturne. Entre les
travaux des champs, et l’occupation que lui donnaient les quel-
ques chèvres de sa mère, il semblait absent. Idjou travaillait chez
Ouni le potier, et Abar peignait des décors sur des coupelles ou
des vases. Ils retrouvaient Hatsouti le soir dans la maison, et
Abar faisait cuire du pain dans le vieux four de Fama. Le temps
s’écoulait et la saison de Shemou approchait. Un soir, Hatsouti
invita Idjou et Abar sur sa terrasse. Il leur confia :
— Je n’éprouve aucun intérêt pour les travaux des champs, et
mon cœur est triste. Je vais partir, et voir les hommes qui creu-
sent la montagne à Abou Simbel. J’aurais voulu que tu viennes
avec moi Idjou, mais je sais que tu refuseras.
— Je vais me marier avec Abar et elle porte notre enfant !
Ma place est ici. Mais que vas-tu faire seul et si loin ?
— Je vais trouver du travail ; j’ai vendu les chèvres de ma
mère à Imonsou le berger et je voudrais que tous les deux vous
veniez habiter dans ma maison. Je suis heureux pour vous ; vo-
tre enfant sera fort.
Merci de votre visite, à bientôt !
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Par TIFET le 4 Mai 2009 à 20:32Ces statuettes sont apparues dans les sépultures du Moyen empire et au début de la XVIIIème dynastie sous forme d'un exemplaire unique, voire d'une paire. Chaque tombe contient plusieurs coffrets d'ouchebtiou ou "répondants" dont la mission est d'accompagner le défunt pour effectuer dans l'au-delà les tâches qui lui incombent; Mais le nombre de ces corvéables a considérablement augmenté au cours du Nouvel empire, puisqu'il atteint, par exemple dans la tombe de Toutankhamon, un effectif de 417. A la XIXème dynastie, la différence entre roi et particulier s'atténue et sous Ramsès II, même la classe moyenne se dote de chaouabtiou.
Le chiffre idéal de 365 figurines (une pour chaque jour de l'année) auquel s'ajoute une quarantaine de chefs d'équipe, est en fait rarement respecté.
En général, au Ramesseum, sous la troisième période intermédiaire, les ouchbtiou momiformes, à l'image de l'Osiris défunt, tiennent en main des houes et ont, sur l'épaule ou dans le dos, un panier, tandis que les chefs d'équipe, représentés en vivant, portent le fouet; Un point leur est commun : le serre-tête noué à l'arrière.
En voici un exemplaire que nous avons fabriqué en plâtre et patiné en bleu.
Il mesure 11 cm.
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Par TIFET le 1 Mai 2009 à 16:44Aujourd'hui, avec un petit bouquet de fleurs de pommiers sous un magnifique ciel bleu......un autre extrait des aventures de Tifet et Hatsouti en Egypte.
— J’ai aidé Ouni à préparer les jarres pour prendre de l’eau.
— Oui, il a frotté tout l’intérieur avec des amandes amères
écrasées pour purifier l’eau, ajouta Abar d’un air guilleret.
Hatsouti n’aimait pas cette fille qui profitait de sa beauté
pour se montrer insolente et moqueuse, mais en vérité, et il le
savait, il perdait tous ses moyens face à elle.
— Ouni le potier se débrouille sans toi d’habitude.
— Peut-être, mais en ce moment, il a beaucoup de travail et
de toute façon, j’aide qui je veux, s’insurgea Idjou.
— Mon père avait besoin de quelqu’un de fort, pas d’un
gringalet comme toi, ajouta Abar.
Hatsouti se raidit sous l’insulte.
— Je suis le meilleur lanceur de harpon du village, et je peux
vous le prouver n’importe quand !
— On veut bien te croire, mais Idjou est quand même plus
fort que toi !
— Hatsouti est comme mon frère, Abar, arrête de le provo-
quer, intervint Idjou un peu embarrassé.
Les jarres une fois remplies d’eau et chargées, Idjou et la
jeune fille reprirent la route de l’atelier du potier en poussant
l’âne. Abar se retourna et adressa un grand sourire à Hatsouti. Sa
longue tunique moulante, d’un bleu turquoise, ne dissimulait pas
grand-chose de ses formes avantageuses et Hatsouti la regarda
s’éloigner de sa démarche féline.
Les jours suivants, Idjou revint travailler avec Aroutef pour
mettre en place la grosse rame qui servirait à diriger
l’embarcation dont la construction touchait à sa fin. Il ne restait
plus que le gréement et la grande voile carrée à positionner. Hat-
souti entreprit de peindre un œil-oudjat1 à la proue de la felou-
que dans un joli bleu ainsi que la barre de gouvernail qu’il déco-
ra de signes géométriques.
1
Œil-oudjat : Signifiant en égyptien « celui qui est en bonne santé », l’oudjat
est symbole de bonne santé, de fécondité, et de voyance. Il symbolise égale-
ment la plénitude retrouvée, celle de l’œil d’Horus, soigné par Thot, celle de
l’Égypte réunifiée, celle d’Osiris revenu à la vie. L’oudjat est représenté par
un œil fardé sous lequel est placé le signe du faucon.
A la prochaine fois !
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