• "LE LION DU PANJSHIR"

    C'était un homme de PAIX !!!

     Né le 2 septembre 1953, il sera assassiné le 9 septembre 2001,      2 jours avant les attentats du 11 sept aux Etats Unis ;

    C'était un homme de paix, il était Commandant du Front Uni Islamique pour le salut de l'Afghanistan, Chef de l'opposition Afghanne, il luttait contre Ben Laden et n'a jamais été soutenu par les Occidentaux qui auraient mieux fait de l'écouter !  

    Il fait partie des gens que j'admire et qui m'inspirent, pour telle ou telle raison, et la terre m'a aidé à lui rendre hommage, c'est lui qui m'empêche de dormir depuis un mois et demi, cherchant sans cesse à mettre en avant son charisme et il faut bien l'avouer son charme tout simplement.............Je ne sais si j'ai réussi, en tout cas, il m'aura demandé énormément de travail, trois fois j'ai tout recommencé depuis le début, parfois découragée j'ai failli l'abandonner............maintenant il est là, je ne le touche plus, il sèche............

    Si son histoire vous intéresse je vous invite à visiter ce site 

    http://ahmadshahmassoud.free.fr/index.htm 

    sculptures-2013-0009-copie-1.JPG

     

    Jean-Marie Montali

     

    Figaro Magazine, 5 décembre 1998

    "Massoud : Pourquoi je me bats",


    suivi de

    L' APPEL DU COMMANDANT MASSOUD


    Le vent vient de la plaine, laissant derrière lui des tourbillons de poussière avant de s'engouffrer, chargé de sable, dans la vallée du Panjshir et de poncer les ruines qui se dressent comme des pierres tombales. Toute cette poussière - voile pudique jeté sur la misère - recouvre les décombres des villages méthodiquement détruits par vingt années de guerre.

    Un sommet, planté haut dans le ciel, domine tous les autres et surplombe Jangalak, le village du commandant Massoud. Traduit, le nom de ce sommet signifie " le fort ". Il est vrai que les montagnes du Panjshir sont de véritables forteresses contre lesquelles viennent buter toutes les armées : l'Armée rouge hier, les milices des taliban aujourd'hui.

    La maison de Massoud est construite au-dessus de la rivière, sur les vestiges de celle de son père rasée par les Soviétiques il y a plus d'une dizaine d'années. Dans le jardin, à l'ombre des arbres fruitiers, toute une petite foule attend le légendaire " Lion du Panjshir " : des marchands d'émeraudes, des chefs de guerre, des autorités civiles et des mollahs, des ouvriers (ils construisent une bibliothèque dans le fond du jardin), trois Polonais (ils viennent négocier les pierres précieuses), et un jeune blessé, assis sur les marches, sa jambe artificielle au milieu du passage. On boit du thé vert en attendant Massoud.

    Ahmed Shah Massoud. La cinquantaine et quatre enfants. trois filles : Fatima, Aîcha, et la petite Maria qui a peur des avions. Un garçon, l'aîné qui a 10 ans : Ahmed veut devenir pilote ou médecin. Massoud est fils d'officier, ancien élève du lycée de Kaboul et de l'Ecole polytechnique afghane. Islamiste avant même que l'Occident ne connaisse la définition de ce mot. en 1975, il organise la révolte contre le Président Daoud, jugé trop proche des communistes (grâce auxquels il vient de renverser le roi) et de Moscou. Echec. Fuite au Pakistan. Invasion soviétique. Massoud et ses bandes de gueux tiennent alors en échec la plus puissante armée du monde. Quelques poignées de montagnards mal équipés libèrent leur pays. Mais depuis, c'est la guerre civile. Voici en fin Massoud : taille moyenne, silhouette nerveuse et gueule d'épervier. des yeux sombres, en amandes, et légèrement soulignés de khôl. La barbe est courte et, sur le front, les rides sont taillées jusqu'à l'os. Massoud s'intéresse aussitôt à ses visiteurs. Il promet au jeune blessé de l'envoyer en Inde ou en Chine pour se faire soigner. il s'engage auprès des responsables civils à reconstruire un pont détruit pour retarder l'avancée des taliban. avec les marchands d'émeraude, il fixe les prix. les Polonais obtiennent une exclusivité de cinq ans pour la commercialisation mondiale des pierres précieuses. Il assure à ses commandants que des vêtements chauds parviendront aux combattants avant l'hiver. Massoud s'occupe de tout dans les moindres détails. Question de caractère. C'est sa force. c'est également sa faiblesse : son entourage n'est pas toujours à la hauteur. Il est le seul à décider de son emploi du temps qu'il tient secret jusqu'au dernier moment. Question de survie. Son emploi du temps ? Celui d'un seigneur de guerre, mais aussi celui d'un homme politique qui discute des alliances et d'un diplomate qui sillonne les pays de la région à la recherche de soutien : Tadjikistan, Iran, Ouzbékistan...

    Le soir, lorsque le soleil disparaît de l'autre côté de la montagne et qu'un vent glacé fouette les visages comme une volée de chevrotine, Massoud nous invite dans la maison qu'il tient à la disposition de ses hôtes. Un domestique apporte du thé et du raisin. Massoud sert et explique que le raisin était meilleur il y a quelques semaines. Il est heureux de nous parler en français :


    — La démocratie, dit-il, reste le meilleur système politique. Seul un gouvernement modéré, prônant un islam ouvert, peut empêcher le fanatisme et l'instabilité. Je souhaite pour mon pays un gouvernement élu par le peuple. Je souhaite un pays où les femmes non seulement auraient le droit de vote, mais pourraient aussi participer à la vie politique, en siégeant au parlement par exemple.

    sculptures-2013-0010-copie-1.JPG

                 



    Le 8 Octobre 1998.

     

    Message au peuple des Etats-Unis d'Amérique :

     

     


    " Au nom de Dieu,

     

    Je vous envoie ce message aujourd'hui au nom de l'amour pour la liberté et la paix du peuple d'Afghanistan, au nom des Moudjahidine combattants de la liberté qui ont résisté et battu le communisme soviétique, des hommes et des femmes qui résistent toujours à l'oppression et à l'hégémonie étrangère, et au nom de plus d'un million et demi de martyrs afghans qui ont sacrifié leurs vies pour soutenir quelques unes des valeurs et idéaux communs à bien des Américains et des Afghans. Nous sommes à un moment crucial et unique de l'histoire de l'Afghanistan et du monde, un moment où l'Afghanistan traverse encore un autre seuil et connaît une nouvelle période de lutte et de résistance pour assurer sa survie en tant que nation libre et Etat indépendant.

     

    J'ai passé ces vingt dernières années, la plupart de ma vie d'adolescent et d'adulte, aux côtés de mes compatriotes, au service de la nation afghane, à mener une dure bataille pour préserver notre liberté, notre indépendance, notre droit à l'auto-détermination et à la dignité. Les Afghans ont combattu pour Dieu et leur pays, seuls parfois, avec l'aide de la communauté internationale à d'autres moments. Contre toute attente, nous, le monde libre et les Afghans, avons arrêté et contrecarré l'expansionnisme soviétique il y a de cela dix ans. Mais les habitants attaqués de mon pays n'ont pu savourer les fruits de la victoire. Au lieu de cela, ils furent jetés dans un tourbillon d'intrigues étrangères, de supercheries gigantesques, et de querelles intestines. Notre pays et notre noble peuple furent brutalisés et victimes d'une avidité qui n'avait pas lieu d'être, d'intentions hégémoniques et de l'ignorance. Nous, Afghans, avons aussi fait des erreurs. Nos défauts sont des conséquences de notre innocence politique, de notre inexpérience, notre vulnérabilité, des représailles, des querelles et d'hommes bouffis d'orgueil. Mais cela ne justifie en aucune façon ce que certains de nos prétendus alliés de la guerre froide ont fait pour saper cette juste victoire et déclencher leurs plans diaboliques de destruction et d'assujettissement de l'Afghanistan.

     

    Aujourd'hui, le monde voit et perçoit clairement les résultats de méfaits aussi inconsidérés. Le Sud de l'Asie Centrale est plongée dans les troubles, et des pays sont au bord de la guerre. La production illégale de la drogue, les activités et les organisations terroristes y sont en hausse. Des massacres de masses à motivation ethnique ou religieuse, des déplacements forcés de populations ont lieu, et les droits de l'homme et de la femme les plus élémentaires sont violés sans vergogne. Le pays a été graduellement occupé par des fanatiques, des extrémistes, des terroristes, des mercenaires, des mafias de la drogue, et des assassins professionnels. Une faction, les Talibans, qui ne représente en aucune manière l'Islam, l'Afghanistan ou notre héritage culturel vieux de plusieurs siècles, a exacerbé cette situation explosive. Ils refusent obstinément de parler ou d'obtenir un compromis avec la moindre autre partie afghane.

     

    Malheureusement, cette sombre réalisation n'aurait pu se matérialiser sans l'aide et l'implication directe de cercles gouvernementaux et non-gouvernementaux influents au Pakistan. En dehors de l'aide logistique, du fuel et des armes reçues du Pakistan, nos services de renseignement indiquent que plus de 28 000 citoyens Pakistanais, incluant du personnel paramilitaire et des conseillers militaires sont parties prenantes dans l'occupation des Talibans dans plusieurs régions d'Afghanistan. Actuellement, nous tenons dans nos camps de prisonniers de guerre plus de 500 citoyens pakistanais incluant du personnel militaire. Trois problèmes majeurs - le terrorisme, la drogue et la question des droits de l'homme - ont leur origine dans les zones tenues par les Talibans, mais furent engendrés à l'instigation du Pakistan, formant ainsi imbriqués les angles d'un triangle funeste. Pour beaucoup d'Afghans de toutes ethnie ou religion, l'Afghanistan est un pays à nouveau occupé, pour la deuxième fois en dix ans.

     

    Laissez-moi corriger un certain nombre d'affirmations fallacieuses propagées par les commanditaires des Talibans et leurs lobbies à travers le monde. Dans le court et le long terme cette situation ne profitera à personne, même en cas de contrôle total par les Talibans. Il n'en résultera pas la stabilité, la paix et la prospérité de la région. Le peuple d'Afghanistan n'acceptera pas un régime si répressif. Les pays de la région ne se sentiront jamais en sécurité. La résistance ne cessera pas en Afghanistan. Elle prendra au contraire une nouvelle dimension nationale, englobant les Afghans de toutes les ethnies et de toutes les strates sociales.

     

    Le but est clair. Les Afghans veulent regagner leur droit à l'autodétermination au moyen d'un processus démocratique ou traditionnel acceptable pour notre peuple. Aucun groupe, aucune faction, ni aucun individu n'ont le droit de dicter ou d'imposer leur volonté par la force ou la procuration sur les autres. Mais, d'abord, les obstacles doivent être repoussés, la guerre doit cesser, une paix juste doit être établie ainsi qu'une administration de transition visant à former un gouvernement représentatif.

     

    Nous voulons tendre vers ce noble but. Nous considérons comme de notre devoir de défendre l'humanité contre le fléau de l'intolérance, de la violence et du fanatisme. Mais la communauté internationale et les démocraties du monde ne devraient pas perdre un temps qui est précieux, et devraient jouer leur rôle critique pour aider de toutes les manières possibles le valeureux peuple d'Afghanistan à venir à bout des obstacles qui existent sur le chemin de la liberté, de la paix, de la stabilité et de la prospérité.

     

    Une pression effective devrait être exercée sur les pays qui se dressent contre les aspirations du peuple d'Afghanistan. Je vous convie instamment à engager des discussions constructives et substantielles avec nos représentants et tous les Afghans qui peuvent et veulent s'entendre dans un large consensus en faveur de la paix et de la liberté pour l'Afghanistan.

     

    Avec l'assurance de tout mon respect et mes meilleurs voeux pour le gouvernement et le peuple des Etats-Unis ".


    Ahmad Shah Massoud.

     

    Ministre de la Défense, Etat Islamique d'Afghanistan.
    sculptures-2013-0011.JPG

    Je vous remercie de votre visite !

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 29 Mars 2013 à 18:45
    dosilaterre
    Vraiment douée !! Bonne soirée Tifet !
    2
    Samedi 30 Mars 2013 à 07:41
    Richard LEJEUNE
    Non seulement ce buste est criant de vérité mais il constitue en outre un remarquable "lieu de mémoire" issu de la terre pour célébrer - et remercier avec votre sensibilité personnelle - un homme trop peu connu auquel l'Histoire, un jour, rendra, je le souhaite, un véritable hommage.

    Bravo Tifet ... et merci.
    3
    Samedi 30 Mars 2013 à 10:07
    tifet

    Merci DO, beaucoup de travail pour ce buste, beaucoup, beaucoup..........jusqu'à l'abandon presque.....jamais un buste ne m'avait autant questionnée......

    4
    Samedi 30 Mars 2013 à 10:23
    tifet

    Vous l'aviez déjà pressenti début février quand j'avais évoqué son village, merci Richard de votre commentaire, il me tenait à coeur de faire son buste car justement il est un grand oublié de l'histoire, récente certes, mais si présente dans notre quotidien........c'était un homme de Paix.......oui il a disparu trop tôt et aurait pu changer le cours de l'histoire si nous les occidentaux avions un peu plus pris la peine de l'écouter et de l'aider.......

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    5
    Mardi 2 Avril 2013 à 00:23
    christiana
    Une belle sculpture pour un bel hommage à une belle âme.
    6
    Mercredi 3 Avril 2013 à 23:07
    Jc Vincent
    Depuis vendredi, je prens le temps et viens, reviens chaque jour, discrètement, observer le Commandant Massoud, cet Homme dont la personnalité si riche doit rester dans les mémoires... et tu y collabores !
    J'ai aussi consulté internet, pour mieux appréhender son vrai visage.
    La sculpture est belle ; et fidèle à l'Homme que j'ai vu sur la toile.
    Sous tous ses angles, il est beau de dignité, de fierté, mais aussi de sérénité et de bienveillance. Son sourire et son regard nous disent sa modération politique et son ouverture d'esprit...
    7
    Jeudi 4 Avril 2013 à 09:18
    tifet

    Merci Christiana !

    8
    Vendredi 5 Avril 2013 à 18:37
    tifet

    Merci Jean Claude d'avoir pris le temps de passer voir Massoud, j'apprécie vraiment, tu me dis "depuis vendredi je suis passé et je reviens........." comme si tu ne savais pas trop quoi me dire peut-être ?? "la sculpture est belle et fidèle à l'homme que j'ai vu sur la toile" justement moi j'ai eu beaucoup de mal et honnêtement je ne suis pas tout à fait satisfaite de ce que j'ai fait, j'aime quand mon personnage me "parle" et là je n'ai peut-être pas su trouver la petite lueur qui l'illumine car c'était un homme fier, bienveillant, digne mais pas serein, je ne crois pas, en tout cas il ne t'a pas laissé indifférent je pense et ce qui m'importe c'est de lui rendre hommage, un travail difficile mais passionnant, tu en sais quelque chose !   

    9
    Vendredi 5 Avril 2013 à 22:40
    Jc Vincent
    Oh, ce n'est pas tant que je ne savais que dire...

    Je manquais surtout de "loisirs" pour bien prendre le temps de t'écrire. Et je crois aussi que j'étais très attentif à l'aspect technique, excellent et visiblement une réussite, de ton oeuvre, et que je recherchais un peu, inconsciemment, cette "petite lueur qui l'illumine" dont tu parles et qui te manque... à moi aussi peut-être.

    Cela m'arrive aussi, dans un portrait, de rechercher "une petite lueur" que je n'ai l'impression de n'avoir pu allumer, même si, techniquement, tout est parfait ! Sans doute est-ce par exigence vis-à-vis de soi-même ? Ou parce que, parfois, un excès de technique nuit à la spontanéité, à la chaleur, aux émotions que l'on veut transmettre...
    10
    FAN
    Lundi 8 Avril 2013 à 18:23
    FAN
    Un grand merci d'avoir réalisé avec brio Ce commandant dont plus personne ne parle et qui mérite que l'on ne l'oublie pas!! Il est très beau et tu as réussi son regard et son sourire de bienfaiteur!! Amicalement BISOUS FAN
    11
    Samedi 13 Avril 2013 à 08:43
    tifet

    Merci de ton appréciation FAN, j'ai eu beaucoup de mal à le faire, je ne sais pas pourquoi car il m'inspirait vraiment, un homme de Paix ! ................ 

    12
    Samedi 13 Avril 2013 à 08:51
    tifet

    Merci Jean Claude de me donner ton ressenti honnêtement, il est vrai que c'est extrêmement difficile de transmettre une émotion, je n'ai peut-être pas su partager cette fois-ci, quand je le regarde j'ai l'impression pourtant qu'il dégage quelque chose.....tu me parles d'un excès de technique peut-être, effectivement je l'ai recommencé totalement 3 fois, mais tu sais la technique je l'ai apprise toute seule, pour l'instant je n'ai pas suivi de cours pour les bustes, des cours vraiment techniques, donc je les fais à l'instinct si on peut dire.......j'aurais sans doute besoin de suivre un stage, j'y pênse sérieusement.........à bientôt ! tes mauritaniennes sont superbes, il faut que je retourne les voir........  

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