•              Voilà la dernière lettre d'info de l'Association, elle est éloquente quant aux difficultés en Egypte  !.......... 

                             LES ENFANTS DE LOUXOR

       Description : Logo Maat akh_29

                                       La Maāt

     

    Lettre information -Avril 2011

              

    On perd son envie de se battre pour les autres et c’est là qu’on perd son humanité.

     

    Depuis le 25 janvier 2011 l’état d’esprit des Egyptiens est différent. Depuis lors ils réalisent que ce pays est le leur.

    L’avenir leur apportera, ils en sont certains, une plus grande liberté et une vie meilleure.

    Nous avons été heureux de lire la fierté et l’espoir dans tous les yeux.  De voir les drapeaux fleurir un peu partout : sur les maisons, les portes, les taxis, les piliers des écoles…

    Le referendum sur la Constitution a été pour les Egyptiens la première occasion de voter librement.

    Les hommes se sont pressés dans les écoles, et les femmes… dans les hôpitaux.

    Voter oui ? Voter non ? L’important était d’avoir un réel choix. Les pères ont parfois emmené leurs enfants pour qu’ils aient la mémoire de ce jour.  « Je vote donc je suis ».

    Mais la démocratie s’apprend et il faudra un temps d’adaptation et d’éducation.

    Car pour certains, en Haute-Egypte, « démocratie » rime encore plutôt avec « Je suis libre de faire tout ce que je veux ». La police faisant profil bas, un certain laxisme sévit.

    Mais le temps est à la confiance, à l’espoir : plus rien ne sera jamais comme avant, la liberté a une saveur à nulle autre pareille.

    Certains pensent déjà à l’Après et savent que vivre en démocratie, cela s’apprend. Ils savent que cet apprentissage doit commencer dès les premières années et qu’il faut repenser l’éducation.

     

    La situation économique est, elle, très préoccupante.

    Comme nous le craignions dans notre précédent courrier, les touristes sont venus en trop petit nombre et la situation de nombreuses familles s’avère extrêmement délicate.

    Plus aucun revenu pour tous les petits métiers (caléchiers, motor-boats, taxis, petits artisans, serveurs…) puisque personne ne fait plus appel à eux ! Cela génère des tensions et une certaine angoisse.

    Visiter temples et tombes dans un calme total  c’est un bonheur rare mais quelque peu perturbant. Personne ! Nous devons bien avouer que nous nous sommes réjouis de voir revenir les gros autocars sur les sites. Avec eux, l’espoir renaissait pour la population.

    L’été sera cruel  car les touristes viennent peu à cette période : seule la Mer Rouge les attire.

    (Une baisse de 88%  de fréquentation est prévue pour l’été 2011. Vous pouvez imaginer les conséquences dramatiques  de cette situation…)

    Reviendront-ils en octobre comme les autres années? Nous l’espérons de tout cœur.

    Mais que dire à toutes ces familles ? « Attendez octobre pour manger » ?

    En août ce sera le mois de Ramadan et en septembre la rentrée des classes : comment faire face à toutes ces dépenses ?

     

     

    Les actions en cours

    Notre action sur place se déroule normalement puisque nous travaillons en collaboration avec des associations égyptiennes et des bénévoles Européens  qui vivent en Egypte. Il n’y a donc pas eu de rupture dans les actions en cours même si le trafic aérien a été  arrêté quelques semaines.

    Bien sûr, certains projets ont pris un peu de retard : la construction du bâtiment qui va abriter les ateliers pour jeunes filles a été suspendue pour des raisons financières, et l’école qui devait recevoir les enfants cet été n’a pas reçu les jeux d’extérieur et les jouets nécessaires pour un accueil dans de bonnes conditions. Mais cela n’est que partie remise bien sûr.

    Notre séjour en mars-avril a été l’occasion  de nombreuses rencontres avec des Français, des Belges qui souhaitaient voir la « classe de Gabriel » où des femmes  viennent apprendre à lire, écrire et compter.

    Grâce à ces visiteurs généreux nous pouvons remettre des vêtements, des stylos et crayons aux familles déshéritées.

    Nous distribuerons une grande partie des fournitures scolaires à l’occasion de la prochaine rentrée.

    Ces rencontres « franco-égyptiennes » sont toujours très sympathiques et enrichissantes.

    Parmi ces visites, notons celle de Valérie, venue avec son mari et ses deux petites filles visiter les écoles ; son mari et elle souhaitent financer des jeux d’extérieur et des jeux d’éveil pour l’école maternelle de Taref en menant une action en Belgique, dans le lycée où Valérie est professeur.

    Sylvie, en octobre avait remis des messages d’écoliers d’un village français et était repartie avec des messages d’enfants égyptiens. C’est avec des messages personnalisés qu’elle est venue cette fois, et avec un grand clown réalisé par les plus jeunes.

    Marie-Claude et Claire, quant à elles, venaient  voir s’il était possible de monter une action en faveur des personnes atteintes de maladies mentales. Nous les avons mises en relation avec des associations et le docteur Hatem qui travaille sur la rive Ouest ; nous espérons que leur projet verra le jour.

     

    Nous avons  visité de nombreuses écoles pour mieux appréhender leur fonctionnement et les activités des élèves. Et bien sûr l’école maternelle de Taref et celle de Sioul avec ses 2 petites classes sans doute provisoires.

    Une autre  maternelle va être créée prochainement au nouveau village de Gourna car il n’en existe pas encore là-bas.

     

    La session d’alphabétisation menée dans la « Classe de Gabriel » du village d’el Kôm s’est terminée fin avril, avec un taux de réussite de 97% ! Bravo Mesdames !

     

                                               Description : école femmes Duquesne

     

    Difficile de quitter ce groupe de femmes et d’enfants que nous avons côtoyés régulièrement  et avec lesquels un lien s’est tissé. Le contact est si simple, si facile !

    Nous avions demandé à un jeune médecin de nous accompagner lors d’une visite dans la classe afin de nous donner son avis sur l’état de santé de la petite Mayada que nous suivons depuis 6 mois maintenant et qui nous semble toujours faible. Il a examiné discrètement les enfants présents et nous a conseillé de continuer à fournir du lait pour la petite mais aussi des vitamines. Il a donné quelques conseils à la maman pour l’utilisation et l’entretien de la tétine qui tombait régulièrement dans la poussière. (A la visite suivante, la maman nous a montré fièrement qu’il n’y avait plus de tétine…)

    Le docteur Hatem a  précisé que si les enfants manquaient de calcium, de vitamines, ils avaient également besoin de jouer.

    Le hasard  a fait qu’au même moment une amie gonflait des ballons de baudruche pour les donner aux enfants. Un petit miracle s’est alors produit : les enfants, éteints, amorphes dans les bras de leurs mamans  se sont « éveillés » subitement, ont souri et se sont levés pour attraper les ballons !!!

    La preuve était faite…

    Il a donc été décidé de créer un coin de jeux d’éveil  au sein de la future classe d’alphabétisation.

    (Cette nouvelle classe  commencera début mai dans le village de Qatar avec 25 participantes. Nous avons pu voir le local : il est spacieux et agréable).

     

    Une ombre  est venue pourtant se glisser sur le tableau des « classes de Gabriel » : la jeune institutrice de notre première classe à Ezbet Basili, 23 ans, est morte dans un accident de voiture stupide pendant notre séjour à Louxor. Nous avons rendu visite à sa famille.

     

    Vous nous demandez souvent ce qu’est devenu le jeune Mohammed qui a pu  être appareillé il y a quelques mois.  Nous ne l’avons pas rencontré lors du dernier voyage mais nous savons qu’il va bien et que pour lui aussi une opportunité se présente peut-être : un travail que lui proposerait l’association Kleine Pyramide, l’association allemande qui est intervenue avec nous pour l’appareiller.  Une vraie chance pour lui.

     

    Des familles, nous en avons vu de nombreuses, connues ou inconnues jusque-là.

    La famille Tayyeb bien sûr avec la petite Fatna et les 6 autres enfants. Leur maison s’étant effondrée en décembre 2010, nous les avions relogés dans l’urgence dans un petit deux pièces. Trop petit, nous avons pu le constater. Pas de meubles, pas de lits, pas de place. Pas de réfrigérateur. L’été approchant, la situation allait devenir particulièrement inconfortable.  La détresse de Souad, la maman, lors d’une visite  à son ancienne maison  nous a fait réfléchir et nous avons décidé de remettre leur maison en état. Pour cela nous avons lancé un appel qui permettra de combler le vide sous la maison, de rebâtir les murs effondrés et de reposer un toit en palmier qui protègera du sable, de la poussière et du soleil.

    Certains ont déjà répondu à cet appel et grâce à cela nous avons pu lancer la construction des murs.

                                                   

    Il nous faut encore collecter des fonds pour le toit et les ventilateurs, indispensables pour supporter la chaleur de l’été.

     

    Nous vous l’écrivons à chaque fois, mais c’est encore plus criant cette fois : les familles, les enfants ont besoin de notre aide car ils seront encore plus nombreux à ne pas pouvoir se nourrir correctement, plus nombreux à ne pas recevoir les soins nécessaires, plus nombreux à arrêter l’école parce que leurs parents ne pourront payer les chaussures, les uniformes, les transports.  Les filles seront en première ligne bien sûr…

    Alors aidez- nous à les aider et n’oubliez pas l’Egypte dans vos destinations vacances.

    Louxor vous attend !

     

     

     

     

     

     

     

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